Le blog Courses épiques devient un site internet

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Chers visiteurs,

Je sais que vous aimez les histoires. Si vous êtes sur Courses épiques, c’est que les histoires des acteurs hippiques vous passionnent. D’ailleurs grâce à vous et à vos nombreuses visites sur mon blog, j’ai décidé de transformer Courses épiques en site internet. Ma motivation reste identique : vous faire lire les histoires qui se cachent derrière les chevaux qui marquent l’actualité hippique. Les chevaux ne sont pas que des numéros, des hommes et des femmes se cachent dans leur ombre. Pour une fois, mettons-les à la lumière !

Je peux moi aussi avoir besoin de vos lumières. Alors, si vous avez des idées d’articles, des propositions originales, n’hésitez pas à me les proposer (coursesepiques@gmail.com).

Je vous remercie pour la confiance que vous m’accordez et migrez vers http://coursesepiques.com/ !

Marion Dubois

Blessé, Ozamo absent du Grand Steeple-Chase de Paris 2014

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Ozamo avait terminé 4ème de l’édition 2013 du Grand Steeple-Chase de Paris.

Le pensionnaire de Philippe Peltier ne pourra s’aligner au départ du Grand Steeple-Chase de Paris, le 18 mai prochain. Tombé après le rail-ditch, le 23 avril dernier à Auteuil,  Ozamo était revenu au box souffrant. « Mais nous avons mis du temps avant de trouver l’origine de sa douleur malgré de nombreuses radios »,  confie Philippe Peltier.  Finalement une fracture au niveau du garrot a été décelée, « sur la cage thoracique mais il ne s’agit pas d’une côte », précise l’entraîneur. « Deux mois de repos au box vont être nécessaires avant une reprise à l’entraînement au cours de l’été », révèle  Xavier  Papot,  son  propriétaire.  Rappelons  qu’Ozamo  avait courageusement terminé 4ème de l’édition 2013. Avec Saint Palois, Ozamo devait  porter  les  couleurs  de  la  famille  Papot  lors  de  cette  grande échéance. « C’est un coup dur », conclut Philippe Peltier.

Marion Dubois

Arnaud Duchêne : « Je n’ai pas été digne de la confiance de certains »

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Arnaud Duchêne connaît une belle réussite depuis la sortie de l’hiver. Après avoir été « un petit con », il lui aura fallu près de 15 ans pour « mûrir ». Entre confession et rédemption, le jockey de Guillaume Macaire revient sur son parcours.

« Je vais tout faire pour gommer mes fautes et mes bêtises », annonce-t-il. À 32 ans, Arnaud Duchêne ne se donne plus d’objectifs après avoir été trop sûr de lui. Fatigué d’avoir montré une autre facette de lui pendant de trop longues années, il montre enfin qui il est. « Perdre mon père trop jeune, m’a endurci et contraint à ne pas m’ouvrir aux autres ». À 13 ans, il entre à l’école des jockeys, au Moulin à Vent « sur dérogation ». Trop pressé d’être jockey. Il suit un apprentissage chez Christiane Head-Maarek pendant 3 ans. Un médecin lui avait alors confié qu’il détenait la morphologie d’un jockey de plat : 1m60 pour 55 kg. Quelques années plus tard, le médecin s’était trompé, Arnaud Duchêne avait évolué, il mesurait 1m73 pour 65 kg. Il termine alors son apprentissage chez Jean-Paul Gallorini. « J’ai monté un peu en plat mais je manquais de tactique dans les pelotons. Et les sensations procurées par la discipline de l’obstacle m’ont séduit », se rappelle-t-il.

Pourtant le fils de Roger Duchêne doit justement composer avec cette étiquette qu’on lui colle systématiquement sur la casaque de “fils de”. « C’était très difficile de marcher dans ses traces car beaucoup de gens me comparaient à lui », confie Arnaud. Sans parler de pression mais plutôt d’attente forte du microcosme hippique, il décide de se démarquer en « refusant l’autorité et en étant pas très bosseur », regrette-t-il.

Un nouveau départ

Avec du recul, il se rend compte qu’il prenait tout pour acquis en tant que fils de Roger Duchêne. Après avoir connu une douzaine d’employeurs « et ne pas avoir été digne de la confiance de certains tels Jean-Paul Gallorini ou François Doumen », le jockey a décidé de rentrer au service de Guillaume Macaire en 2012. « Beaucoup de proches et de collègues ne pensaient pas que je résisterai à sa méthode de travail ». Aujourd’hui, il est persuadé d’avancer dans le bon sens. La première année, l’entraîneur de Royan l’a façonné à sa méthode, comme il le fait avec ses chevaux. « Je suis retourné à l’école pendant un an », image-t-il. Depuis ses huit victoires d’affilée avec feu Flogasorte, et notamment sa victoire à Pau dans le prix Camille Dubosc, Arnaud Duchêne a la sensation de prendre «un nouveau départ ». Entouré d’un préparateur physique qui l’aide à maintenir son poids et à entretenir une bonne hygiène de vie, Arnaud Duchêne se rachète une conduite. Se considérant comme sportif de haut-niveau, « je vais aux courses pour tout donner physiquement ». Il veut rivaliser avec les jeunes qui l’obligent à se surpasser.

Même si Arnaud Duchêne ne se donne pas d’objectif particulier, il rêve tout de même d’une chose : rendre fier de lui sa mère, sa compagne et ses amis qui le supportent depuis le début. « Je veux qu’à la fin de ma carrière, on se souvienne de moi comme d’un jockey émérite », confie-t-il. Il ajoute en concluant les yeux dans le vague : « Je veux faire briller le nom que m’a donné mon père. C’est la moindre des choses».

Marion Dubois

 

 

Le président de la République est originaire de Combrée (49)

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Dimanche 20 avril, à Auteuil, se tenait le prix du président de la République. Cette course d’obstacles fait partie des  plus populaires en France. Le jockey Wilfrid Denuault, originaire de Combrée, l’a remporté, en selle sur Tzar’s Dancer.

Dimanche 20 avril, à 15 h 08, heure du départ de la course, Wilfrid Denuault était derrière les élastiques de départ, prêt à s’élancer pour l’épreuve longue de 4 700 mètres. Son père Guy, entraîneur de chevaux de course, sellait un partant à Sablé-sur-Sarthe, sa mère était à l’hippodrome de Mâchecoul (44) pour emmener le cheval que montait Laëtitia, la sœur cavalière de Wilfrid. Pendant ce temps, le petit frère, Maxime s’apprêtait à embarquer pour l’Irlande où il montait en course, le lendemain (cf encadré). Vous l’aurez compris, chez les Denuault, on est branché cheval.

                                                                  Une belle ligne sur le CV

Le prix du président de la République est une course importante pour les professionnels de l’hippisme. Remporter celle-ci, support de quinté et labellisée groupe III, « c’est ajouter une belle ligne sur son CV », résume Wilfrid Denuault, qui a par la même occasion, gagné son premier quinté et son premier groupe. Pourtant, il n’était pas passé loin, en 2008, il se classait 2e et 3e en 2009, avec Orlando Magic, un cheval entraîné par ses parents à Combrée. Dimanche, le jockey de la famille a remporté l’épreuve, avec un cheval entraîné par son patron depuis quatre ans, Etienne Leenders, un entraîneur installé près d’Angers. «  Je m’attendais à une bonne performance de mon cheval mais nous étions 20 partants. Lorsque nous sommes nombreux, le principal est de donner un bon parcours à son cheval sans être gêné par les autres concurrents  », explique le jockey.
Et c’est ce qu’il a fait. Installé derrière les animateurs de la course, Tzar’s Dancer a produit son effort final en se détachant de ses adversaires après la dernière haie, s’imposant par six longueurs.
Après avoir été jockey amateur pendant 4 ans, Wilfrid Denuault a décidé d’en faire son métier après avoir travaillé chez Pulsat, à Craon. Âgé de 30 ans, le Combréen vient de vivre un grand moment dans sa carrière Son ascension n’est peut-être pas terminée. Son entraîneur pourrait décider de l’engager dans la prestigieuse course le “Grand Steeple-Chase de Paris”, un groupe I, le 18 mai prochain. « C’est le cheval qui nous le dira, en fonction de son état de forme. Mais, tant qu’il garde une belle condition, il faut en profiter!», confie celui que l’on surnomme désormais le président de la République !

Marion Dubois

 


 

Le petit frère suit sa trace 

Maxime Denuault, 20 ans, le dernier de la fratrie monte lui aussi en course, mais en tant que gentleman-rider (jockey amateur, NDLR). Cette année il participe au championnat mondial des amateurs, intitulé la Fegentri. Lundi dernier, il participait à la troisème étape du championnat à Cork en Irlande où il a gagné en obstacles. « Je montais pour l’un des meilleurs entraîneurs irlandais. C’était vraiment une belle expérience ! ». Voilà 15 jours, l’étudiant en BTS Opticien-Lunetterie montait à Oman. Début mai, il participera à une compétition à Düsseldorf, en Allemagne puis ira à Madrid le 15 mai avant de monter lui aussi à Auteuil, comme son frère, le 18 mai. La finale de ce championnat mondial sera au Qatar à la mi-décembre.

MD

Julien Augé : « Nous ne connaissons pas encore les limites de Gailo Chop »

Julien Augé. (crédit photo : scoopdyga)

Julien Augé. (crédit photo : scoopdyga)

Le jockey du Sud-Ouest vit une belle histoire avec Gailo Chop, entraîné par son patron Christophe Ferland. Julien Augé sera au départ du Prix Noailles (groupe III), ce lundi. Avant l’ouverture des boîtes il revient sur son parcours.

Pas quel biais êtes-vous devenu jockey ? 

Un ami de mes parents était un grand turfiste. Etant originaire de Toulouse, il m’a fait découvrir les hippodromes du sud-Ouest. Je montais déjà en club hippique et vu ma taille et mon goût pour les chevaux on m’a conseillé d’intégrer une école pour jockey.

Chez qui avez-vous réalisé vos premiers pas dans le métier ?

J’ai suivi mon apprentissage chez Bernard Secly. Lorsqu’il a cessé son activité il m’a conseillé de rejoindre l’écurie de Robert Collet qui avait alors un effectif de 200 chevaux. J’ai débuté en course pour cet entraîneur. J’ai passé 8 ans dans cette écurie, j’ai eu le temps de perdre ma décharge, et de vivre de beaux moments dans ma carrière.

Pour quels autres entraîneurs avez-vous travaillé ?

En 2008, je suis rentré au service de John Hammond avant de tenter le pari d’être jockey free-lance. J’ai réalisé une saison correcte mais j’ai décidé d’intégrer l’écurie de François Doumen. Puis j’ai vogué à l’étranger. Quatre mois à l’Ile Maurice et presque autant aux Etats-Unis. Ce fut vraiment  une belle expérience.

Votre retour en France s’est fait de manière précipitée n’est-ce pas ?

Oui, ce n’était pas du tout prévu ! Je suis rentré pour reprendre un visa afin de repartir aux Etats-Unis. J’ai monté pour Christophe Ferland à Niort. Il m’a proposé de m’embaucher. Je le connaissais comme garçon de voyage chez John Hammond, nous avions des rapports amicaux. Pendant mes séjours à l’étranger, j’ai suivi de loin son ascension en tant que jeune entraîneur avec Dabirsim.

Comme se déroule votre collaboration ?

Je suis à son service depuis 2 ans et demi. Je monte en priorité pour lui mais j’ai aussi développé une belle clientèle dans le Sud-Ouest avec Antoine de Watrigant, notamment. Je m’arrange pour galoper ses chevaux à Mont-de-Marsan le mardi matin.

Vous avez croisé la route d’un certain Gailo Chop le 31 juillet 2013. Quel souvenir gardez-vous de ses débuts ?

Nous terminons 3eme, il court normalement pour un cheval inédit. Pour autant, j’ai senti qu’il avait un truc en plus. Mais je n’étais pas encore sûr qu’il s’agirait d’un cheval de premier plan.

Votre avis a-t-il changé ?

Bien sûr ! Sa victoire dans le prix la Force (groupe III) le montre ! Je ne m’attendais pas forcément à gagner. Il m’avait beaucoup plu lors de sa participation dans la Listed à St-Cloud le 15 mars dernier. Il repousse à chaque fois ses limites et s’améliore de course en course. Nous ne connaissons pas encore ses limites.

Il monte encore d’un échelon lundi. Comment abordez-vous le prix Noailles ? 

En étant humble comme à chaque fois. Nous venons de province, jusqu’alors nous n’avions pas vraiment de point de comparaison pour jauger ses capacités. Ses derniers galops étaient parfaits, ses prises de sang étaient bonnes. L’opposition est faible en quantité, il reste à déterminer sa qualité. Il s’agira de son troisième déplacement Paris-province. Il faut voir si cela ne va pas jouer en sa défaveur.

Il a un beau programme devant lui. Gailo Chop pourrait vous aider à réaliser un rêve ?

Oui dans deux mois, il est programmé pour aller courir à New-York, à Belmont Park, le Belmont Derby Handicap, un Gr.1 sur 2.000 mètres qui se dispute sur le gazon. Lorsque j’étais en stage aux Etats-Unis mon rêve était de monter un jour l’une de ces courses américaines mythiques. Il faut que je rentre en France pour peut-être y revenir avec un cheval français ! J’aurais l’avantage de connaître la piste !

Trois ans après votre retour en France, êtes-vous satisfait de votre installation dans le sud-Ouest ? 

Je ne regrette pas d’avoir rejoint la province surtout le sud-Ouest qui brille à Paris. Il y a peu de courses de groupe qui se courent sans un représentant de ma région. J’aime faire mon métier où règne un bon niveau avec une qualité de vie rêvée !

Marion Dubois

 

 

L’histoire de Pineau de Ré, le gagnant français du Grand National de Liverpool

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Crédit photo : Jean-Charles Briens

Course d’obstacles la plus populaire d’Angleterre avec un rayonnement planétaire, le Grand National de Liverpool est synonyme de démesure. 7 200 mètres à parcourir, 30 obstacles à franchir, 40 chevaux au départ dont un concurrent né et élevé à St-Denis-d’Anjou en Mayenne. Retour sur l’histoire de Pineau de Ré.

75 000 personnes ont assisté samedi 5 avril à l’exploit réalisé par un petit cheval mayennais sur l’hippodrome anglais d’Aintree lors du populaire Grand National de Liverpool. Cette course impressionnante, suivie par 9 millions de personnes à la télévision anglaise, a été l’évènement le plus « google-isé » en 2013 outre-Manche ! 

Pineau de Ré a su éviter la chute et s’imposer devant ses trente-neuf adversaires. Seuls dix-huit ont terminé la course, car beaucoup d’entre eux ont chuté, mais tous sont rentrés à leur box indemnes. Le lauréat a 11 ans et n’a jamais couru en France. Michel Hardy, son éleveur raconte l’arbre généalogique du fils de Maresca Sorrento : « Sa mère Elfe du Perche faisait partie de notre élevage. D’ailleurs Pineau de Ré compte aussi dans sa famille un certain Otage du Perche, élu meilleur cheval de l’année 86. C’est son grand-oncle. Mais jusqu’alors Pineau de Ré n’avait jamais autant brillé que lui !». 

Philippe Hardy, son fils a repris l’élevage légué par son père depuis une dizaine d’années. Pineau a donc suivi Michel Hardy, quand l’ancien entraîneur a décidé de se retirer sur l’île de Ré pour préparer des jeunes chevaux et leur faire profiter de l’air iodé lors de leurs repos. « Nous avons pré-entraîné Pineau. En  2006, au début de son année de 3 ans, nous avons décidé de le passer aux ventes aux enchères Arqana à St-Cloud. Le cheval a été acheté par un propriétaire irlandais 20000€», explique l’éleveur. Il n’a donc jamais couru en France. 

Exporté en Irlande

Le poulain traverse la Manche mais bien qu’il soit loin des yeux, il n’en reste pas pour autant loin du cœur. «Je suivais ses résultats sur le Racing Post. Il a couru plusieurs fois en Irlande montrant de belles prétentions. Il termine même 2e d’un groupeI », se rappelle Michel Hardy. « Les bons jockeys anglais commençaient à vouloir le monter c’était un bon signe », ajoute-t-il pas peu fier. Lorsque fin 2013, il s’impose par 23 longueurs tous les espoirs sont permis. Entre temps, Pineau de Ré a encore changé de pays, puisqu’il a été acheté en 2011 par un entraîneur amateur anglais. «Il a réussi à tirer le quintessence du cheval et l’a fait monter en gamme », avoue Michel Hardy. Mais lorsqu’il y a un mois, il apprend que son poulain est engagé dans le Grand National de Liverpool, il a du mal à y croire. « Il venait de s’imposer facilement, certes, mais ce n’était pas le même genre d’obstacles ni de concurrents », reconnaît l’éleveur. 

L’éleveur s’en est voulu

Des amis du Lion-d’Angers font le déplacement à Liverpool pour voir Pineau de Ré courir. Son éleveur, non. « Je n’avais pas envie d’y aller pour le voir tomber ou se blesser », confie avec regret Michel Hardy. Car samedi dernier à 17h15 quand Josephine Sharp, une collègue anglophone l’appelle pour lui annoncer la bonne nouvelle, il n’en croit pas ses oreilles. « Je pensais pouvoir regarder la course en direct sur Equidia mais ils ne l’ont pas retransmise, alors là je m’en voulais vraiment car je n’ai rien vu de son exploit ! Il gagne par cinq longueurs en plus !».

Quelques jours après la victoire, l’éleveur avoue « être troublé » rappelant que le rôle d’éleveur est ingrat. « On part sur le rêve mais il faut beaucoup de patience et de chance pour voir son cheval triompher. Alors quand il y a quarante chevaux au départ, comme lors du Grand National de Liverpool, la victoire est un signe de la providence! ». Il ajoute même, non sans humour : « Dieu me rend une partie de l’argent (42 000€ de gains, NDLR) que les chevaux m’ont pris au cours de ma carrière ! ». L’éleveur et ancien entraîneur français a connu une carrière avec des hauts et des bas mais sa passion pour les chevaux aura donné raison à sa détermination. 

Marion Dubois

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Michel Hardy présente Tagada de ré (alzane) et Tosca de Ré (bai) fille de Ninon de ré.

 

Tour de l’infirmerie : des nouvelles des jockeys sur la touche

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Avec les terrains plus légers, plus propices à la vitesse, des chutes en cascade s’observent actuellement. Des cascades d’équilibriste qui sont parfois lourdes de conséquences pour les jockeys. Alors que leurs noms n’apparaissent plus sur les programmes pendant quelques semaines, voire quelques mois, c’est l’occasion de donner de leurs nouvelles. La liste est non-exhaustive tout comme celles de leurs blessures qui ne sont pas toujours que physiques. Le moral a aussi parfois le bras en écharpe. 

Ervan Chazelle :

Le meeting de Pau, s’est mal terminé pour Ervan Chazelle. Ce dernier s’est fracturé les deux os de l’avant-bras droit, soit le radius et le cubitus. « Je compte reprendre lundi 7 avril à Enghien, les chirurgiens ont cherché à me dissuader de reprendre si tôt, mais je n’ai pas trop de douleurs », révèle le jockey.

Noam Chevalier : 

Alors qu’il remplaçait au pied levé Jonathan Viard pour Philippe Peltier, Noam Chevalier a gravement chuté à Argentan le 16 mars dernier. Le bilan est lourd : sept dents cassées, fracture de la clavicule gauche, un pneumothorax, fracture du fémur droit et deux côtes cassées. « Bizarrement, je ne souffre pas trop. Mon arrêt de travail se termine le 21 avril, j’espère pouvoir me remettre en selle de si tôt », confie le jockey de Jerry Planque.

Céline Crouzet :

Dimanche dernier, à Meslay-du-Maine à la réception d’un obstacle elle a chuté et son cheval lui a marché dessus. Transférée à l’hôpital de Château-Gontier, Céline Crouzet souffre d’un hématome sous un rein. Tout juste sortie de l’hôpital, elle doit prendre son mal en patience. « Mon hématome est mal placé. J’ai pu me mettre debout que jeudi dernier. À cause des saignements de mon rein, les médecins ont préféré me garder sous surveillance pendant cinq jours », révèle l’infortunée jockey. Son médecin lui préconise un mois d’arrêt.

Nathalie Desoutter :

Tombée à Bordeaux le 25 mars dernier, Nathalie Desoutter souffre d’une fracture de la main gauche. «Ma fracture n’est pas déplacée, heureusement. J’ai tout de même réessayé de monter à l’entraînement mais je ne pouvais pas tenir mes rênes, ni mon bâton… », explique la femme jockey. Le spécialiste de la main lui préconise un mois d’arrêt, mais Nathalie espère déjà remonter à la mi-avril.

Davy Lesot :

Tombé à Pau en début de meeting, Davy Lesot va mieux. « J’ai encore quelques douleurs mais mon kiné est satisfait de mes progrès« , confie-t-il. Comme Lenie Suzineau, le jockey de Jacques Ortet s’était fracturé le bassin, plus précisément le pubis, le sacrum et le cotyle. Immobilisé le premier mois, ses os se sont re-consolidés «sans intervention chirurgicale », note-t-il. Le pronostic d’arrêt de travail pour des gens “normaux” est de six mois après une fracture d’une telle ampleur. Mais comme tous ces combattants en casaque, Davy Lesot espère raccourcir son arrêt à quatre mois et demi, et reprendre le chemin de l’écurie d’ici à un mois.

Brice Raballand :

Les jockeys de plat chutent moins souvent mais quand c’est le cas, les conséquences sont plus lourdes. Brice Raballand est tombé le 19 mars au Croisé-Laroche. Le plus sérieusement touché de cette chute collective, le jockey de Christiane Head-Maarek est enfin sorti de l’hôpital de Garches. « Je commence à remarcher, je vais mieux », annonce-t-il. Après avoir reçu un corset sur mesure dimanche dernier, Brice Raballand est sorti mardi 1er avril. Sa double fracture ouverte à l’avant-bras droit et sa fracture de la 7e cervicale et de l’attachement de la cervicale 6 l’obligent à s’immobiliser pendant quatre mois.

Lenie Suzineau :

Evacué d’urgence à la suite de sa chute à Enghien le 19 mars alors qu’il était associé à une élève de son patron Adrien Lacombe, Lenie Suzineau va être éloigné pendant six mois des hippodromes. « Je souffre d’une luxation et d’une fracture du bassin, par conséquent des deux hanches. Je dois être six semaines sans poser le pied au sol et observer six mois d’arrêt », détaille-t-il. Ses fractures étant rares et compliquées, seul un chirurgien d’Angers a accepté de l’opérer en posant une plaque et cinq vis à la hanche droite. « À Paris, ils m’ont opéré une première fois mais seulement pour me remettre la jambe en place », ajoute l’infortuné jockey. Sorti samedi dernier de l’hôpital il a pu rejoindre sa famille. «Cela aurait pu être pire mais je suis déçu d’être coupé dans mon élan alors que ma saison débutait bien », confie Lenie Suzineau.

Jonathan Viard : 

Tombé le même jour que Noam Chevalier, le jockey de Philippe Peltier s’est cassé l’omoplate gauche. « J’ai réessayé de monter à l’entraînement la semaine dernière mais c’était douloureux. J’ai repoussé mon arrêt. Je dois reprendre vers la mi-avril », explique Jonathan Viard. Le moral est au plus bas surtout après son année 2013 souvent interrompue par des blessures. « Je suis revenu en avril après ma fracture du talon, une semaine après j’ai souffert d’une triple fractures au visage en tombant, puis en reprenant le travail, je me suis blessé au bras avec un nerf sectionné ce qui m’a valu deux mois d’arrêt… », raconte-t-il.

Marion Dubois

 

 

 

 

Thierry Lemer « : « Je n’ai pas envie de perdre ma vie à la gagner !»

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L’entraîneur du sud-ouest a réalisé la plus belle saison de sa carrière en 2013. Thierry Lemer a la taille d’un jockey mais la grandeur d’un entraîneur. Discret, il sait donner leur chance à ceux capables de la saisir. Celui qui a toujours fait ce qu’il a envie de faire a pourtant connu une cessation d’activité. Mais depuis trois ans, Thierry Lemer ne cesse de s’illustrer, il se livre avec passion sur son métier.

Comment expliquez-vous votre réussite de ces dernières années ?

Pour avoir un bon coefficient de réussite, il ne faut pas un grain de sable dans l’engrenage. J’ai une bonne équipe de quinze personnes qui réalise un travail constant. L’évolution de Matthias Lauron au sein de l’écurie a aussi participé à notre réussite. J’ai aussi eu la chance d’avoir des chevaux utiles qui, en fonction de leur niveau et des engagements, ont réussi à s’illustrer régulièrement.

D’où tenez-vous votre passion pour les courses hippiques ?

Grâce à Léon Zitrone qui commentait les courses à la télé ! Mes parents ne connaissaient pas du tout le milieu des courses. Mon père était transporteur, ma mère travaillait dans une station service. Mais nous habitions Nantes où nous allions de temps en temps à l’hippodrome du Petit-Port. À 14 ans, je mesurais 1m57, alors on m’a proposé d’être jockey !

Comment se sont déroulés vos débuts comme jockey ?

J’ai monté tardivement en course, vers mes 18 ans. J’étais apprenti chez Jacques de Chevigny mais je ne montais pas suffisamment à mon goût. J’ai décidé de m’essayer à l’obstacle pour avoir plus de montes. Très vite, la province m’a manqué. Pas à l’aise à Paris, j’ai décidé d’aller à Mont-de-Marsan au service de la famille Boutier. J’ai passé 9 ans dans le sud-ouest sans compter mes trois ans chez Henri-Alex Pantall, à Beaupréau (49) et mes 10 ans à Nort-sur-Erdre près de Nantes.

Quand avez-vous décidé de devenir entraîneur ?

En 1993. J’ai obtenu ma licence en 15 jours puis j’ai décidé de m’installer à La Teste, d’où ma femme est originaire. Je me suis dit que s’il fallait ramer, il valait mieux que ce soit au soleil !

Quel regard portez-vous sur votre carrière ?

J’ai pu vivre des hauts et des bas mais je peux dire aujourd’hui que j’ai fait de ma passion mon métier. J’ai toujours fait ce que j’avais envie de faire ! Je compte bien ne pas perdre ma vie à la gagner. Je ne regrette rien.

Même vos moments difficiles ?

Non plus. Lorsque j’ai failli arrêter mon activité il y a 8 ans, je n’avais plus que quatre chevaux à l’entraînement mais j’ai gardé espoir. C’était une réalité économique, il fallait faire avec. Je ne suis pas devenu aigri pour autant.

Qu’est-ce qui vous a permis de rebondir ?

J’étais en cessation d’activité quand sept ou huit chevaux ont rejoint mes boxes car un entraîneur avait, lui, vraiment mis la clé sous la porte. Parmi ces nouveaux arrivants, il y avait Chopastair. Il a relancé la machine en s’imposant dans des listeds et des groupes III. Le malheur des uns fait le bonheur des autres…

À 54 ans, comment voyez-vous la suite de votre carrière ?

Si cela pouvait continuer ainsi cela m’irait très bien ! J’ai la chance d’avoir la confiance de 33 propriétaires, d’entraîner une cinquantaine de chevaux dans un environnement idéal. Je pense qu’être entraîneur est un métier d’expérience, avec la mienne longue de 40 ans, je vais en tirer la quintessence !

Propos recueillis par Marion Dubois

 

Matthias Lauron quitte Thierry Lemer pour Jean-Claude Rouget

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L’étrier d’or 2013 a pris une grande décision dans sa jeune carrière. Matthias Lauron au service de Thierry Lemer depuis trois ans a décidé de rejoindre l’effectif de Jean-Claude Rouget le 7 avril prochain. « C’est une décision mûrement réfléchie depuis un mois », confie-t-il. Alors que Thierry Lemer a formé le jeune homme depuis son apprentissage, Matthias confiait même en septembre dernier « je lui dois tout, il m’a tout appris ». Mais lorsqu’il y a un mois, l’entraîneur de Pau lui demande de rejoindre son effectif, le jeune jockey doit prendre une décision. « Cela m’était difficile de lui dire non, c’est tout de même le deuxième meilleur entraîneur de France, derrière monsieur Fabre… », explique-t-il. À une victoire de la perte de sa décharge, le jeune jockey espère « s’illustrer davantage en région parisienne, notamment dans les belles courses ». Âgé de 18 ans, Matthias Lauron avoue « que cela va être dur pour lui de changer d’environnement et de quitter une équipe comme celle de Thierry Lemer». S’il poursuit son ascension sur le même rythme que ses trois premières années de montes (2 victoires en 2012, 56 en 2013 et 11 depuis le 1er janvier 2014), Matthias Lauron s’annonce d’ores et déjà comme la relève des grands jockeys.

Les Beaufs doit faire sa rentrée le 8 avril

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Le protégé de Valérie Seignoux, Les Beaufs doit revenir en piste le 8 avril à prochain à St-Cloud dans le prix Right Royal. Le hongre de 5 ans avait déjà remporté cette Listed l’an dernier en devançant de quatre longueurs Gloomy Sunday. « Nous l’avons travaillé vendredi dernier sur le centre d’entraînement de Senonnes, cela lui a d’ailleurs permis de monter en pression », confie son entraîneur. C’était d’ailleurs la première fois que Les Beaufs s’entraînait ailleurs que sur la petite piste privée de Valérie Seignoux, à Laigné (53). « Il a bien travaillé et depuis se montre plus tendu. C’est de bon augure. Nous allons lui donner une rentrée sage comme l’an dernier. Il va d’ailleurs arriver sur cette course avec le même état de forme », avoue Valérie Seignoux. Même s’il a eu du mal « à faire son poil à cause de notre hiver humide », Les Beaufs est à l’entraînement depuis le 15 janvier dernier. L’entourage du gagnant du prix Royal Oak 2012 (groupe I), voit d’un bon œil les giboulées de mars, Les Beaufs étant un aficionado des terrains lourds. C’est pourquoi, ses principaux objectifs demeurent à l’automne : le prix Royal Oak et enfin le Cadran (groupe I).