Julien Augé. (crédit photo : scoopdyga)
Le jockey du Sud-Ouest vit une belle histoire avec Gailo Chop, entraîné par son patron Christophe Ferland. Julien Augé sera au départ du Prix Noailles (groupe III), ce lundi. Avant l’ouverture des boîtes il revient sur son parcours.
Pas quel biais êtes-vous devenu jockey ?
Un ami de mes parents était un grand turfiste. Etant originaire de Toulouse, il m’a fait découvrir les hippodromes du sud-Ouest. Je montais déjà en club hippique et vu ma taille et mon goût pour les chevaux on m’a conseillé d’intégrer une école pour jockey.
Chez qui avez-vous réalisé vos premiers pas dans le métier ?
J’ai suivi mon apprentissage chez Bernard Secly. Lorsqu’il a cessé son activité il m’a conseillé de rejoindre l’écurie de Robert Collet qui avait alors un effectif de 200 chevaux. J’ai débuté en course pour cet entraîneur. J’ai passé 8 ans dans cette écurie, j’ai eu le temps de perdre ma décharge, et de vivre de beaux moments dans ma carrière.
Pour quels autres entraîneurs avez-vous travaillé ?
En 2008, je suis rentré au service de John Hammond avant de tenter le pari d’être jockey free-lance. J’ai réalisé une saison correcte mais j’ai décidé d’intégrer l’écurie de François Doumen. Puis j’ai vogué à l’étranger. Quatre mois à l’Ile Maurice et presque autant aux Etats-Unis. Ce fut vraiment une belle expérience.
Votre retour en France s’est fait de manière précipitée n’est-ce pas ?
Oui, ce n’était pas du tout prévu ! Je suis rentré pour reprendre un visa afin de repartir aux Etats-Unis. J’ai monté pour Christophe Ferland à Niort. Il m’a proposé de m’embaucher. Je le connaissais comme garçon de voyage chez John Hammond, nous avions des rapports amicaux. Pendant mes séjours à l’étranger, j’ai suivi de loin son ascension en tant que jeune entraîneur avec Dabirsim.
Comme se déroule votre collaboration ?
Je suis à son service depuis 2 ans et demi. Je monte en priorité pour lui mais j’ai aussi développé une belle clientèle dans le Sud-Ouest avec Antoine de Watrigant, notamment. Je m’arrange pour galoper ses chevaux à Mont-de-Marsan le mardi matin.
Vous avez croisé la route d’un certain Gailo Chop le 31 juillet 2013. Quel souvenir gardez-vous de ses débuts ?
Nous terminons 3eme, il court normalement pour un cheval inédit. Pour autant, j’ai senti qu’il avait un truc en plus. Mais je n’étais pas encore sûr qu’il s’agirait d’un cheval de premier plan.
Votre avis a-t-il changé ?
Bien sûr ! Sa victoire dans le prix la Force (groupe III) le montre ! Je ne m’attendais pas forcément à gagner. Il m’avait beaucoup plu lors de sa participation dans la Listed à St-Cloud le 15 mars dernier. Il repousse à chaque fois ses limites et s’améliore de course en course. Nous ne connaissons pas encore ses limites.
Il monte encore d’un échelon lundi. Comment abordez-vous le prix Noailles ?
En étant humble comme à chaque fois. Nous venons de province, jusqu’alors nous n’avions pas vraiment de point de comparaison pour jauger ses capacités. Ses derniers galops étaient parfaits, ses prises de sang étaient bonnes. L’opposition est faible en quantité, il reste à déterminer sa qualité. Il s’agira de son troisième déplacement Paris-province. Il faut voir si cela ne va pas jouer en sa défaveur.
Il a un beau programme devant lui. Gailo Chop pourrait vous aider à réaliser un rêve ?
Oui dans deux mois, il est programmé pour aller courir à New-York, à Belmont Park, le Belmont Derby Handicap, un Gr.1 sur 2.000 mètres qui se dispute sur le gazon. Lorsque j’étais en stage aux Etats-Unis mon rêve était de monter un jour l’une de ces courses américaines mythiques. Il faut que je rentre en France pour peut-être y revenir avec un cheval français ! J’aurais l’avantage de connaître la piste !
Trois ans après votre retour en France, êtes-vous satisfait de votre installation dans le sud-Ouest ?
Je ne regrette pas d’avoir rejoint la province surtout le sud-Ouest qui brille à Paris. Il y a peu de courses de groupe qui se courent sans un représentant de ma région. J’aime faire mon métier où règne un bon niveau avec une qualité de vie rêvée !
Marion Dubois