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Arnaud Duchêne : « Je n’ai pas été digne de la confiance de certains »

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Arnaud Duchêne connaît une belle réussite depuis la sortie de l’hiver. Après avoir été « un petit con », il lui aura fallu près de 15 ans pour « mûrir ». Entre confession et rédemption, le jockey de Guillaume Macaire revient sur son parcours.

« Je vais tout faire pour gommer mes fautes et mes bêtises », annonce-t-il. À 32 ans, Arnaud Duchêne ne se donne plus d’objectifs après avoir été trop sûr de lui. Fatigué d’avoir montré une autre facette de lui pendant de trop longues années, il montre enfin qui il est. « Perdre mon père trop jeune, m’a endurci et contraint à ne pas m’ouvrir aux autres ». À 13 ans, il entre à l’école des jockeys, au Moulin à Vent « sur dérogation ». Trop pressé d’être jockey. Il suit un apprentissage chez Christiane Head-Maarek pendant 3 ans. Un médecin lui avait alors confié qu’il détenait la morphologie d’un jockey de plat : 1m60 pour 55 kg. Quelques années plus tard, le médecin s’était trompé, Arnaud Duchêne avait évolué, il mesurait 1m73 pour 65 kg. Il termine alors son apprentissage chez Jean-Paul Gallorini. « J’ai monté un peu en plat mais je manquais de tactique dans les pelotons. Et les sensations procurées par la discipline de l’obstacle m’ont séduit », se rappelle-t-il.

Pourtant le fils de Roger Duchêne doit justement composer avec cette étiquette qu’on lui colle systématiquement sur la casaque de “fils de”. « C’était très difficile de marcher dans ses traces car beaucoup de gens me comparaient à lui », confie Arnaud. Sans parler de pression mais plutôt d’attente forte du microcosme hippique, il décide de se démarquer en « refusant l’autorité et en étant pas très bosseur », regrette-t-il.

Un nouveau départ

Avec du recul, il se rend compte qu’il prenait tout pour acquis en tant que fils de Roger Duchêne. Après avoir connu une douzaine d’employeurs « et ne pas avoir été digne de la confiance de certains tels Jean-Paul Gallorini ou François Doumen », le jockey a décidé de rentrer au service de Guillaume Macaire en 2012. « Beaucoup de proches et de collègues ne pensaient pas que je résisterai à sa méthode de travail ». Aujourd’hui, il est persuadé d’avancer dans le bon sens. La première année, l’entraîneur de Royan l’a façonné à sa méthode, comme il le fait avec ses chevaux. « Je suis retourné à l’école pendant un an », image-t-il. Depuis ses huit victoires d’affilée avec feu Flogasorte, et notamment sa victoire à Pau dans le prix Camille Dubosc, Arnaud Duchêne a la sensation de prendre «un nouveau départ ». Entouré d’un préparateur physique qui l’aide à maintenir son poids et à entretenir une bonne hygiène de vie, Arnaud Duchêne se rachète une conduite. Se considérant comme sportif de haut-niveau, « je vais aux courses pour tout donner physiquement ». Il veut rivaliser avec les jeunes qui l’obligent à se surpasser.

Même si Arnaud Duchêne ne se donne pas d’objectif particulier, il rêve tout de même d’une chose : rendre fier de lui sa mère, sa compagne et ses amis qui le supportent depuis le début. « Je veux qu’à la fin de ma carrière, on se souvienne de moi comme d’un jockey émérite », confie-t-il. Il ajoute en concluant les yeux dans le vague : « Je veux faire briller le nom que m’a donné mon père. C’est la moindre des choses».

Marion Dubois